Politiser les questions économiques et commerciales et abuser des mesures tarifaires ne sert les intérêts de personne, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son homologue allemande lors d'une rencontre bilatérale mardi à New York, durant laquelle il a appelé Berlin et l'Union européenne (UE) à recourir au dialogue et aux consultations pour résoudre leurs différends commerciaux avec la Chine.
La rencontre entre M. Wang, qui est également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, et la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a eu lieu alors que les deux hauts diplomates se trouvaient à New York pour la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Cette rencontre survient alors même que l'UE se prépare à imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Si l'on examine les quelque cinq décennies qui se sont écoulées depuis que la Chine et l'UE ont établi des relations diplomatiques, il apparaît clairement que le renforcement de la coopération bilatérale est dans l'intérêt des deux parties, en plus d'être propice à la stabilité mondiale, a déclaré M. Wang, soulignant que les relations Chine-UE reposaient sur une coopération mutuellement bénéfique, et que la nature hautement complémentaire de leurs économies signifiait que leur coopération économique était en mesure de produire des résultats dépassant la simple addition de leurs productions économiques respectives.
Politiser les questions économiques et commerciales entre la Chine et l'UE et imposer des droits de douane sur les importations chinoises ne servirait les intérêts de personne, et ne profiterait pas non plus à la transition écologique de l'économie mondiale, a fait remarquer M. Wang, espérant que l'Allemagne et l'UE s'en tiendraient à une coopération ouverte, continueraient à dialoguer et à se consulter avec la Chine, traiteraient correctement les questions connexes, défendraient conjointement les règles du commerce international et maintiendraient un environnement de concurrence équitable.
En ce qui concerne les relations sino-allemandes, M. Wang a souligné que les dirigeants des deux pays avaient élaboré ensemble un plan stratégique, qui s'accompagne d'interactions de haut niveau fréquentes depuis le début de l'année. La coopération économique et commerciale sino-allemande s'est maintenue à un niveau élevé, ce qui atteste du caractère stratégique et mutuellement profitable des relations bilatérales, a-t-il indiqué.
En tant que deuxième et troisième plus grandes économies du monde, la Chine et l'Allemagne bénéficient chacune du développement de l'autre, et peuvent contribuer conjointement à la paix et à la prospérité mondiales et injecter plus de stabilité dans le monde, a ajouté M. Wang.
Pour sa part, Mme Baerbock a déclaré que la Chine était le plus important partenaire commercial de l'Allemagne, et qu'il existait un large éventail de secteurs de coopération bilatérale capables de produire des résultats mutuellement profitables.
En plus d'adhérer en toutes circonstances au principe politique d'une seule Chine, la partie allemande croit au libre-échange, à la concurrence loyale et à la résolution des différends par le dialogue et les consultations ouvertes et transparentes, a affirmé Mme Baerbock, soulignant la nécessité de préserver les règles et l'ordre commercial international.
En ce qui concerne l'UE, Mme Baerbock a déclaré que le bloc, en tant que plus grand marché unique au monde, devait s'efforcer de maintenir son marché ouvert. L'Allemagne attache de l'importance au rôle de la Chine dans les affaires internationales, et est disposée à renforcer sa coordination avec elle au sein des institutions multilatérales telles que l'ONU et à promouvoir activement le développement des relations UE-Chine, a-t-elle ajouté.
M. Wang a déclaré que la Chine avait toujours soutenu le rôle moteur central de l'ONU dans la gestion des affaires internationales. Elle est disposée à renforcer sa coordination avec toutes les parties, y compris l'Allemagne, afin de garantir que l'ONU et le Conseil de sécurité assument réellement leurs responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité mondiales, a-t-il affirmé.
Les deux responsables ont également échangé des vues sur la crise ukrainienne et la situation au Moyen-Orient.