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La France est prête à soutenir l'initiative « Une Ceinture, une Route », dit Jean-Pierre Raffarin

19.04.2019 08h50 le Quotidien du Peuple en ligne

La France est prête à soutenir l'initiative « Une Ceinture, une Route » proposée par la Chine. Le meilleur moyen d'avancer consiste à travailler ensemble, projet par projet, a déclaré au China Daily l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin.

Dans une interview exclusive accordée avant la visite d'État du président Xi Jinping en France les 25 et 26 mars, M. Raffarin a déclaré qu'il était dans l'intérêt national de la France de faire partie de l'initiative « Une Ceinture, une Route ».

« Nous voulons également que nos entreprises proposent des projets qui sont bons pour l'initiative "Une Ceinture, une Route", mais également pour nos entreprises », a dit M. Raffarin, qui fut Premier ministre de 2002 à 2005. « Nous soutenons l'initiative "Une Ceinture, une Route" à l'échelle mondiale parce que c'est un grand projet qui a de nombreuses applications dans différents secteurs de l'industrie et de l'économie et nous voulons des accords, projet par projet ».

M. Raffarin a été nommé envoyé spécial sur les affaires de la Chine par le président français Emmanuel Macron. Il a souligné que parvenir à un accord sur tous les secteurs industriels n'est pas pragmatique car, en tant qu'États souverains, les deux pays doivent protéger les intérêts de leurs propres entreprises et industries. « Il est plus facile d'aller de projet en projet et, après quelques expériences, nous pouvons ajouter une vision plus large », a-t-il noté.

Ses commentaires sont intervenus après la signature par l'Italie d'un mémorandum d'accord entre l'initiative « Une Ceinture, une Route » et la Chine lors de la visite de Xi Jinping à Rome la semaine dernière, faisant de l'Italie le premier pays du G7 à adhérer au plan mondial d'infrastructures.

Selon le ministère chinois du Commerce, de janvier à novembre 2018, les investissements directs chinois en France ont atteint 330 millions de dollars. Les investissements croissants de la Chine en Europe ont suscité des inquiétudes en occident, que M. Raffarin pense injustifiées.

« Ce n'est pas la première fois dans notre histoire européenne que nous avons une telle attitude. Toute nation à croissance très forte et rapide est toujours dans une position très difficile dans l'opinion publique parce que nous avons peur de la force des autres », a-t-il souligné.

« Par exemple, nous avions peur des pressions culturelles des États-Unis dans les années 1960. Vingt ans plus tard, nous avions les mêmes sentiments vis-à-vis du Japon avec ses projets technologiques. La Chine est maintenant de retour à la table des grandes nations. Je pense que nous accepter cela et ne pas avoir peur, mais discuter », a-t-il dit.

M. Raffarin estime que les deux pays devraient conclure des contrats et annoncer de nouveaux projets, disant également croire que le dialogue entre la France et la Chine pourrait être très utile pour former une nouvelle vision du multilatéralisme dans un monde en mutation.

En plus de la solide collaboration existante entre la France et la Chine, notamment dans les secteurs de l'automobile, de l'aviation et de la santé, M. Raffarin a déclaré que l'essentiel pour l'avenir des relations franco-chinoises était d'identifier des projets de pays tiers, tels que le projet de centrale nucléaire britannique d'Hinkley Point C, financée conjointement par la France et la Chine, ainsi que des opportunités en Afrique.

Selon le ministère du Commerce, à la fin du mois de novembre 2018, la France avait investi dans 5 647 projets en Chine, la valeur réelle des investissements s'élevant à 17,49 milliards de dollars.

« Il n'y a pas de règles officielles pour que les entreprises françaises réussissent en Chine. La règle principale est de respecter le peuple chinois », estime M. Raffarin.

Reconnu par de nombreux Chinois comme un « bon ami » de la Chine, l'ancien Premier ministre âgé de 70 ans a dit s'être rendu en Chine plus de 100 fois depuis son premier voyage en 1970.